Par Jabo Jean Marie
Nous vous proposons un rendez-vous en trois parties qui couvrent la fabuleuse histoire du Mémorial Gisimba. Fondé par une famille bienveillante et transmis sur trois générations, le centre a su se reinventer, d’orphelinat à refuge, de refuge en dortoir, de dortoir en établissement scolaire. Aujourd’hui il joue un role pivot dans la vie des habitants du quartier populaire qui l’entoure: Nyamirambo. Le journaliste de renom, Jabo Jean Marie, parcour ces décennies passées à donner de l’espoir et à soigner les âmes.
L’histoire du Centre Memorial Gisimba commence timidement et modestement avec les grands parents vers les années 1952 ; GISIMBA Melchior et son épouse dédient leur vie aux orphelins. Ils ne savaient pas que leur légende allait se transmettre de génération en génération.
En 1979, GISIMBA Chrysologue rentre de la RD Congo (Ex Zaïre) où il s’était exilés avec sa famille et reçoit dans des conditions très modestes des enfants orphelins sous son toit ; en quelques années seulement la roue tourne il nourrit et héberge à part son épouse et leurs trois fils, neufs enfants orphelins.
En famille nombreuse, ils essaient d’avancer chaque jour tant bien que mal en comptant sur la providence de Dieu.
En 1981 quelques organisations commencent à aider de façon non régulière notamment Caritas et CRS (Catholic Relief Service) ou Monsieur Gisimba Chrysologue travaillait.
L’Année suivante est pleine d’espoir pour la famille, l’Etat leur donne une parcelle pour construire un centre et c’est un grand soulagement !
Le tout petit premier bâtiment voit le jour en 1984 mais hélas deux ans plus tard les parents meurent et ne verront jamais la personnalité juridique de l’association octroyée en 1987.
De 1987 à 1993, le centre s’agrandit et commence à prendre forme d’une petite institution avec 65 orphelins et un encadrement plus ou moins organisé.
En 1994, le petit centre, non clôturé et sans aucune protection spéciale a pu sauver 398 personnes en danger au cours du Génocide des Tutsi dont des enfants, des adolescents et des adultes.
Gisimba Damas, qui venait de se marier et qui avait un bébé de quelques mois au grand risque de mourir en premier; n’a rien ménagé pour sauver toutes ces personnes.
Le flambeau de la bravoure, de l’humilité et de l’amour de l’autre porté par Gisimba Melchior transmis à Gisimba Chrysologue toujours fraternellement soulevé est entre les mains de Gisimba Damas ,période sombre soit elle ,le petit centre parvint à sauver beaucoup de personnes .
Nous sommes dans les années1996-1997 , parmi ceux qui ont fui le pays après le génocide contre les Tutsi de 1994 , des milliers rentrent en masse en provenance surtout de la RD Congo , beaucoup d’enfants avaient perdus leurs parents de vue dans la fuite de 1994 pour différentes raisons , dans ces moments troubles le centre avec à sa tête Gisimba Damas a fait montre d’un esprit humanitaire de résilience en accueillant ces enfants en détresse et qui étaient considérés à cette époque comme les enfants des génocidaires mais Gisimba Damas créa au sein de ce centre un esprit de cohabitation , germe de réconciliation jusqu’aujourd’hui entre ces derniers et ceux trouvés sur place majoritairement victimes et rescapés du génocide.
En 2004, Damas Gisima est lauréat du prix Prix Paul Gruninger (Suisse), il reçoit la Médaille d’Honneur du président de la République Rwandaise pour la bravoure contre le Génocide en 2007 et reçois la distinction honorifique de Gardien de l’Unité Nationale (Umulinzi w’Igihango ku rwego rw’igihugu) en 2014.